Les écoles en Thaïlande

Les écoles en Thaïlande

Présentation

Septembre 2006 - Mars 2007

 

Premier Contact, premier projet

 

Il y a quelques temps, j'avais fait appel à la générosité de quelques amis pour venir en aide à une école au nord de la Thaïlande. Nous y sommes allés en mars 2007 et j'ai rédigé ce petit rapport pour vous informer sur le projet et sur l'utilisation des fonds et, peut-être, pour encourager de nouveaux élans de générosité.

 

Mais commençons tout d'abord par situer l'endroit. Prenez une carte de la Thaïlande et commencez par Bangkok. Remontez de 800 km vers le nord jusqu'a Chiang Mai, aussi surnommée la rose du nord. Si vous avez le doigt sur la carte, vous pouvez enchainer tout de suite. Si vous êtes venus en voiture comme nous, il vaut mieux faire une pause d'au moins une nuit car cette première partie du trajet aura déjà nécessité au moins 9 heures, une durée tout à fait honorable en comparaison de ce qui nous attend…

 

 

 

Après Chiang Mai encore quelques km vers le nord en passant par Mae Rim, puis bifurcation a gauche sur la légendaire route de Mae Hong Son et ses 1864 virages, virages auxquels viennent s'ajouter des troupeaux d'animaux, des camions poussifs d'un autre âge qui mettent parfois 1 heure pour franchir un col, sans oublier les glissements de terrain fréquents en saison des pluies. En résumé, rien à voir avec l'autoroute du soleil.

 

 

 

Mais il s'agit tout de même de la principale voie de communication vers Mae Hong Son, à l'extrême nord-ouest du pays, et malgré la présence d'un petit aéroport, la route constitue toujours une artère économique vitale pour cette petite ville enclavée au milieu des montagnes. Elle fait donc l'objet d'une surveillance attentive et les travaux y sont très fréquents, ce qui contribue également à ralentir le trafic. Mais les paysages le long de la route sont réellement magnifiques et la vitesse maximale possible de 50 km/h (il n'y a pas de limitation de vitesse, la route est auto-régulante) permet de les admirer a loisir.

 

Notre destination se situait environ 50 km avant Mae Hong Son, à coté de la petite ville de Pang Mapa (que vous devriez trouver si vous avez une bonne carte !!). Il nous a fallu plus de 4 heures pour parcourir les 180 km depuis Chiang Mai. Et ça, par une route qualifiée de « highway », soit l'équivalent d'une route nationale.


 Petite précision au sujet de Pang Mapa :

 

Votre carte indiquera peut-être Pang Mapa, ou encore Pangma Pha (prononcez « pa » et non « fa ») ou même Phangmapa. Il s'agit en fait d'une transcription phonétique en alphabet latin du nom « ปางมะผ้า » qui est l'orthographe correcte.

 

 

 

Cette bourgade se trouve au cœur de l'un des plus grands complexes de grottes au monde, plus de 400 recensées dont une de 8,4 km de long !! C'est ici que John Spies, un australien passionné de spéléologie, a choisi de fonder en 1984 ce qui est devenu la plus ancienne guest-house de la région de Mae Hong Son : le Cavelodge. Il a lui-même découvert et exploré la majorité des grottes de la région.

 

 

Nous avions découvert le Cavelodge au cours de notre dernier voyage dans cette région, en octobre 2006, et cet endroit devrait ravir tous les amateurs de nature. Outre la visite des grottes, le kayak en torrent de montagne, les excursions en forêt, les ballades à dos d'éléphant, le VTT et même le kayak sur une rivière a travers une grotte sont quelques-unes des activités qui contribuent à bien meubler les journées.

 

Mais ca, c'était la partie « tourisme », je vous propose maintenant de passer a la partie humanitaire.

 

La région montagneuse de Mae Hong Son est aussi l'endroit ou ont élu domicile de nombreuses minorités ethniques dont vous avez peut-être déjà entendu parler. Certaines vivent ici depuis des siècles, d'autres ont malheureusement été contraintes de quitter leur terre natale pour pouvoir rester libres, parfois pour sauver leur vie, notamment en fuyant la junte militaire birmane qui leur mène une lutte sans merci. Elles ont trouvé en Thaïlande une terre d'accueil ou elles peuvent conserver tant bien que mal leur mode de vie traditionnel, envoyer leurs enfants a l'école, consulter un médecin.

 

 

John, qui vit parmi ces populations depuis des années et dont il parle les différents dialectes, est très sensibilisé à leurs problèmes. Lors de notre premier séjour au Cavelodge, notre attention avait été attirée par une petite affiche perdue au milieu des propositions de circuits en kayak, de randonnées et autres visites de grottes. On y parlait d'un petit village du nom de Ban Huoi Haeng perché au sommet des montagnes et de son école qui accueille 80 enfants dont plus de la moitié habite à plusieurs heures de marche et doit donc dormir sur place.

 

Il avait lancé une action pour collecter des fonds dans le but de construire un dortoir afin que les bambins, âgés de 4 à 12 ans, puissent dormir dans des conditions correctes. En effet, si l'état assure l'éducation de ses citoyens (avec près de 98 % de la population adulte qui sait lire et écrire, la Thaïlande possède l'un des meilleurs taux d'alphabétisation d'Asie) – l'école est obligatoire jusqu'a l'âge de 15 ans et gratuite jusqu'au baccalauréat – il appartient aux communes, dans ce cas des villages très pauvres, de fournir les infrastructures, notamment salles de classe, cantines et aussi dortoirs.

 

 

 

De nombreuses aides exceptionnelles ont déjà été accordées à ces villages reculés qui disposent généralement d'écoles dignes de ce nom. De plus, le ministère de l'éducation affecte du personnel enseignant en fonction du nombre d'élèves présents. Mais seuls sont comptés les élèves de nationalité thaïlandaise, pas les refugiés. Dans notre cas précis, à savoir l'école de Ban Huoi Haeng, le nombre réel d'élèves est environ le double de l'effectif recensé par l'éducation nationale.

 

Une précision concernant la nationalité : aussi hallucinant que cela puisse paraître, certaines personnes ne possèdent aucune nationalité.

 

 

Le père du monsieur sur la photo ci-dessus est né en Chine, lui-même est né en Birmanie et son fils est né en Thaïlande. Aucun ne possède une quelconque pièce d'identité, ils ne sont même pas inscrits à l'état civil de l'un de ces trois pays.

Le panneau solaire a côté de la maison est un don du gouvernement, reçu il y a 2 ans environ. Comme le réseau électrique n'arrive pas jusque là, chaque maison s'est vue dotée d'un panneau solaire, d'une batterie de camion et de 2 ampoules, ceci dans le cadre d'une opération de préservation de la forêt (ils avaient l'habitude de couper des pins et de s'éclairer en faisant bruler la résine) et d'amélioration la santé publique (la fumée de résine de pin dans un endroit confiné, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour les voies respiratoires !!).

 

Nous voici donc avec un village qui possède une école, 5 professeurs et un directeur admirablement dévoué, prévue officiellement pour un peu moins de 40 enfants mais qui accueille en réalité 80 élèves de la maternelle à la dernière année de primaire. Certains ne rentrent chez eux qu'une fois par mois, notamment un groupe de courageux bambins âgés de 4 a 12 ans qui, toutes les 4 semaines, parcourent seuls pendant 8 heures les 30 km de sentiers de montagne qui les séparent de leur domicile.

 

Maintenant que je vous ai dressé un tableau sommaire de la situation, je vais vous parler du déroulement de notre visite proprement dite.

 

Revenez à votre carte : vous voyez Pang Mapa ? Un peu plus au nord se trouve Tam Lod, le village du Cavelodge et Ban Huoi Haeng se trouve à environ 8 km en vol d'oiseau plus au nord, à 12 km de Tam Lod par des pistes de montagne. Mais comme nous sommes en véhicule (4x4 indispensable, surtout en saison des pluies), nous avons emprunté un trajet un peu plus long (25 km) mais carrossable.

 

Google Maps permet de mieux situer l'endroit :

 


Agrandir le plan

1H30 plus tard, nous apercevons enfin le village, mais il reste un obstacle plutôt coriace à 500 mètres de notre destination

 

 

Heureusement, nous sommes en saison sèche, le niveau d'eau dans le torrent est très bas et j'ai donc pu passer à gué. Nous sommes finalement arrivés à l'école ou la chaleur de l'accueil a largement compensé les difficultés d'accès.

 

 

Nous allions maintenant faire connaissance avec ces enfants et découvrir le dortoir que nous avions contribué à financer.

 

Suite : Le Dortoir

 

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05/03/2009
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