Les écoles en Thaïlande

Les écoles en Thaïlande

Vêtements et matelas - 2ème partie

Le repas fini, les élèves se rendent dans leurs salles de classe respectives pour finir leur cours et recevoir leurs devoirs de vacance.


L'année scolaire thaïlandaise est organisée en deux semestres de 4 mois ½ chacun. Les « grandes vacances » ou vacances d'été durent 2 mois, de mi-mars à mi-mai, et la rentrée a généralement lieu vers le 15 mai. En plus des jours fériés, les élèves ont 3 à 4 semaines de vacance en milieu d'année scolaire, c'est-à-dire en octobre.

À Ban Huoi Haeng, comme dans toutes les écoles primaires de Thaïlande, les enfants apprennent la lecture et l'écriture du thaï, les mathématiques, les sciences ainsi que les autres matières générales et sont également initiés a l'anglais. Ils connaissent ainsi dès leur plus jeune âge les 44 lettres de l'alphabet thaï ET les 26 lettres de l'alphabet latin.

 

 

L'école dispose également d'une bibliothèque relativement sommaire mais très appréciée des élèves. L'absence d'électricité limite cependant les temps de lecture, la bougie n'étant pas une source de lumière idéale pour lire. Il n'existe que deux ampoules électriques pour toute l'école, alimentées par une batterie et un panneau solaire, et elles se trouvent dans la salle des professeurs.

 

Pendant que les enfants sont en classe, nous en profitons pour aller visiter le dortoir qui est maintenant complètement terminé et avons l'agréable surprise de découvrir qu'un petit excédent de budget a permis de construire des toilettes toutes neuves.

 

 

 

L'école possède aussi une infirmerie pour les premiers soins. On y trouve des médicaments de base tels que paracétamol, alcool, antiseptiques, antibiotiques ainsi que des pansements, le tout fourni par des hôpitaux de la région grâce à l'initiative d'une enseignante. Pour les cas plus sérieux (comme une appendicite trois semaines avant notre arrivée), il y a l'hôpital de Tam Lod à 40 minutes de piste en scooter ou encore celui plus moderne de Mae Hong Son à 2H30 de route.

 

Mais passons maintenant à la distribution des vêtements et des friandises que nous avons apportés. Une table a été dressée et les écoliers se sont regroupés sous le préau. Les plus grands sont mis à contribution pour décharger les voitures et les enseignants donnent des consignes pour assurer un partage équitable.

 

 

 

Tout à coup, moment de panique : un cumulonimbus de passage décide de décharger ses masses d'eau au-dessus du village…

 

 

 

…ce qui donne lieu à une utilisation inhabituelle des cartons ayant servi à transporter les vêtements.

 

 

Mais la joie demeure et l'orage tropical, malgré sa violence, cède de nouveau la place au soleil une heure plus tard.

 

Les trombes d'eaux ont cependant détrempé le sol et comme nous sommes en fin d'après midi, les quelques dizaines de minutes du soleil crépusculaire ne suffisent pas pour sécher la terre et rendre ainsi les pistes praticables. Pimook vient nous annoncer qu'il nous sera impossible de repartir le jour même, et comme d'autres nuages se profilent à l'horizon, il risque encore de pleuvoir cette nuit, ce qui risque aussi de compromettre notre retour le lendemain.

 

Mais nous avions de toute façon prévu de passer au moins une nuit au village et ce sera pour nous une excellente occasion de tester les matelas. Les enfants nous ont aménagé une salle de classe en dortoir pendant que le dîner se prépare. La table est dressée avant la tombée de la nuit et les enfants sont servis en premier. Ils ont trois repas par jour, du riz accompagné d'un mélange de légumes et d'un peu de viande, parfois du poisson élevé sur place dans des bassins construits grâce à notre aide.

 

 

 

Si les élèves apprennent très jeune à se prendre en charge et même à cuisiner, la distribution est assurée par les enseignants pour éviter les conflits et surtout pour assurer un partage équitable entre les petits et les grands (tous ceux qui ont fréquenté une cantine scolaire savent de quoi je parle !!).

 

La nourriture ne pose pas vraiment de problèmes, les enfants disposent de tous les nutriments de base : riz, légumes, protéines (viande et poisson) et aussi surprenant que ça puisse paraître, leur alimentation est relativement équilibrée et il y a très peu de problèmes de malnutrition. De plus, la région fournit régulièrement du lait et, depuis cette année, tous les enfants ont une dose quotidienne, même ceux qui ne sont pas thaïlandais (ce n'était pas encore le cas lors de notre dernier passage, en mars).

 

Les légumes sont en majorité cultivés sur place, la viande est issue de l'élevage local (poules, cochons) et quelques fruits apportés par des voyageurs de passage viennent améliorer l'ordinaire. L'initiation à la culture et à l'élevage fait même partie du programme scolaire.

 

 

 

Le lendemain matin, les professeurs réunissent les enfants pour leur communiquer les dernières consignes. L'école reprend le 1er novembre, il faudra donc revenir le 30 octobre. Le 31 sera consacré au nettoyage de l'école et au repos, bien nécessaire après plusieurs heures de marche en montagne pour certains.

 

Pimook me confie que certains enfants préfèrent rester à l'école, même s'il n'y a personne. Ils se débrouillent avec des sachets de nouilles lyophilisées et des boîtes de maquereaux, l'eau ne manque pas et ils ont l'habitude de se débrouiller tout seul très jeune. Devant mon regard interrogatif, il précise que ces enfants ne sont pas toujours bien accueillis chez eux, sont parfois obligés de travailler dur dans les champs avec leurs familles.

 

En plus d'un formidable espoir pour l'avenir, l'école représente ainsi pour eux un havre de paix où ils peuvent trouver un vrai sommeil et où ils sont quasiment sûrs de pouvoir manger tous les jours. Le responsable de l'intendance de l'école, qui habite Tam Lod, vient de temps en temps pour vérifier si tout se passe bien et les villageois sont bien évidemment là en cas d'urgence.

 

 

Les sacs sont plus lourds que d'habitude et certains portent déjà les vêtements nouvellement reçus. Une briquette de lait à chacun pour la route, le signal du départ est donné et nous assistons alors à une sortie d'école dans le plus grand désordre où les cris et les rires ressemblent à ceux de tous les enfants du monde.

 

L'école de Ban Huoi Haeng va maintenant connaître le calme pendant les 3 semaines de vacances d'octobre et nul cri ne viendra animer la cour de récréation, à part peut-être les grognements et les caquètements occasionnels de quelques cochons et poulets qui profiteront de l'absence des enfants pour agrandir temporairement leur terrain d'activités.

 

 

 

 

Ce nouveau voyage dans ce village nous a une nouvelle fois permis de constater l'admirable dévouement dont font preuve Pimook et son équipe d'enseignants. Non seulement ils donnent à ces enfants la même éducation de base que tous les autres enfants du pays, mais ils leur servent aussi de père ou de mère, de confident, et même parfois de grand frère pendant les 2 périodes de 5 mois passés à l'école. Il y a toujours quelqu'un, week-ends compris, et même les enseignants qui habitent à proximité n'hésitent pas à empiéter sur leur vie de famille pour venir s'occuper des élèves qui habitent trop loin pour pouvoir rentrer chaque semaine.

 

Un autre aspect qui a été confirmé est la parfaite honnêteté et la rigueur de Pimook. Chaque Bath est utilisé avec parcimonie, les dépenses sont vérifiées et revérifiées, seul est acheté ce qui est nécessaire, le superflu n'a pas sa place à l'école de Ban Huoi Haeng. Une parfaite mise en application de la théorie de l'économie auto-suffisante prônée par sa majesté le Roi de Thaïlande Bumibhol Adulyadej.

 

Je souhaite ici remercier chaleureusement tous les donateurs et tous ceux grâce à qui Theu et ses petits camarades pourront passer l'hiver au chaud. D'autres projets sont en cours d'élaboration, notamment l'acquisition de groupes de panneaux solaires supplémentaires pour permettre aux enfants de lire même après la tombée de la nuit, l'achat de citernes en acier inoxydable pour remplacer celles en plastique qui supportent mal le soleil, l'amélioration du dortoir des enseignants et bien d'autres choses encore.

 

Mais le projet le plus ambitieux que nous souhaitons maintenant mener à bien est la mise en place d'une formule de parrainage qui aura pour objectif de permettre aux enfants qui le souhaitent de poursuivre des études secondaires, voire même supérieures.

 

Comme vous avez pu le constater, les sommes collectées sont réellement employées pour améliorer les conditions des enfants et de leurs enseignants. Aucun Bath n'est dépensé inutilement et aucun pourcentage n'a servi à « construire une piscine » à un petit chef local. C'est avec cette même honnêteté et cette même transparence que nous allons essayer d'élaborer ce programme de parrainage dont j'espère bientôt pouvoir vous donner les détails.

 

Pour télécharger le récit complet au format PDF, cliquez >ICI<

 

La suite : les panneaux solaires

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06/03/2009
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